Pervers narcissique et dépendant affectif : une relation toxique
Comment concevoir une relation entre une personnalité perverse narcissique et une autre dépendante affective ? De prime abord, tous les opposent tant leur profil semble être diamétralement opposés.
Pourtant, hélas, ils s'avèrent de fait extrêmement complémentaires. En thérapie de couple, le psychologue ne peut que souligner l'attirance mutuelle qui semble devoir exister entre ces deux personnalités dont l'union mène généralement à des relations indéniablement toxiques et destructrices.
Le pervers narcissique
Le pervers narcissique est une personnalité qui va se caractériser par une quête excessive d'admiration doublée d'un manque d'empathie et d'une propension à la manipulation. Dans cette perspective, il sera amené à nouer des relations avec des victimes malléables, fragilisée, afin de pouvoir construire une relation de contrôle à même de satisfaire son immense vide intérieur. Pour mieux se faire, le pervers saura dans un premier temps tromper sa cible en apparaissant comme un partenaire particulièrement bienveillant, à l'écoute et très comblant (compliments, cadeaux, attention,...).
Le dépendant affectif
A l'inverse, le dépendant affectif, porté par une image de soi fragilisé, a besoin de relation à même de le rassurer sur sa valeur. Sans « éclairage » d'un autre, le dépendant sera en souffrance car incapable de s'aimer, de s'accorder de la valeur. En quête d'attention et d'approbation, la personne dépendante redoute la solitude et tend à s'engager généralement (et rapidement) dans des relations fusionnelles.
Des personnalités complémentaires
Il devient dès lors aisé de comprendre en quoi ces deux personnalités se retrouvent. Le dépendant affectif va trouver, surtout en début de relation, l'apport en réassurance dont il a besoin à travers la présence soutenante, les compliments, d'un amour idéalisé (le partenaire est souvent perçu sur un piedestal) ... De son côté, la personnalité narcissique se nourrira de l'attention et de l'admiration du dépendant affectif qu'il placera progressivement sous son contrôle en tissant progressivement sa toile autour du dépendant affectif, le rendant de plus en plus dépendant et vulnérable.
Quelles conséquences ?
En thérapie de couple, le psychologue observe les conséquences asymétriques de ces relations au détriment de a personnalité dépendante. Souffrance psychologique, perte de confiance en soi, estime de soi fragilisée, sentiment d'inutilité, isolement social, dépression... : autant de conséquences que peuvent générer ces relations toxiques.
Les conséquences sont asymétriques car la relation va tourner progressivement au seul « profit » du pervers narcissique qui va renforcer son sentiment de supériorité et satisfaire ses besoins narcissiques au détriment de l'autre.
La relation entre un pervers narcissique et un dépendant affectif est destructrice et néfaste pour les deux protagonistes. Il est essentiel de rompre le cycle et de se reconstruire pour retrouver un épanouissement personnel sain.
En la matière, la balle est dans le camp du dépendant affectif qui est le seul à y gagner à voir la relation s'achever... même si la peur de perdre ce partenaire qu'il estime être le seul capable de l'aimer vraiment retardera souvent la demande d'aide auprès d'un psychologue...
Sortir de l'engrenage
Il d'abord crucial pour le dépendant affectif de prendre conscience de la toxicité de la relation et de se libérer de l'emprise du pervers narcissique avant le geste de trop.
L'appui du psychologue permettra notamment d'aider à la compréhension des mécanismes de la relation et à mettre en place des stratégies pour s'en libérer. En parallèle, un travail portant sur le renforcement de l'estime de soi sera également à mener : apprendre à s'aimer et à se valoriser soi-même est essentiel pour ne plus dépendre de l'approbation extérieure.